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lundi 28 février 2011

Une analyse thématique et structurale de Caligula d’Albert Camus

Albert Camus, né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie française et mort le 4 janvier 1960 à Villeblevin dans l'Yonne, est un écrivain, dramaturge, essayiste et philosophe français. Il fut aussi un journaliste militant engagé dans la Résistance et dans les combats moraux de l'après-guerre.

L'œuvre de Camus comprend des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles et des essais dans lesquels il développe un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine mais aussi sur la révolte comme réponse à l'absurde, révolte qui conduit à l'action et donne un sens au monde et à l'existence, et « alors naît la joie étrange qui aide à vivre et mourir »

Souvent joué en France et à l'étranger, Caligula est écrite en 1938 (le premier manuscrit date de 1939), et publiée pour la première fois en mai 1944 aux éditions Gallimard. Elle fait partie, avec l'Étranger (roman, 1942) et le Mythe de Sisyphe (essai, 1942) de ce que l'auteur a appelé le « cycle de l'absurde ». Certains critiques perçurent la pièce comme existentialiste, courant philosophique auquel Camus se défendit cependant toujours d'appartenir. Caligula sera le succès le plus durable de Camus au théâtre. Elle met en scène Caligula, empereur romain déchiré par la mort de Drusilla, sa sœur et amante.

Voici le thème de la pièce présenté par l'auteur lui-même :

« Caligula, prince relativement aimable jusque là, s'aperçoit à la mort de Drusilla, sa sœur et sa maîtresse, que "les hommes meurent et ils ne sont pas heureux". Dès lors, obsédé par la quête de l'absolu, empoisonné de mépris et d'horreur, il tente d'exercer, par le meurtre et la perversion systématique de toutes les valeurs, une liberté dont il découvrira pour finir qu'elle n'est pas la bonne. Il récuse l'amitié et l'amour, la simple solidarité humaine, le bien et le mal. Il prend au mot ceux qui l'entourent, il les force à la logique, il nivelle tout autour de lui par la force de son refus et par la rage de destruction où l'entraîne sa passion de vivre.

Mais, en postulant que la vérité est de se révolter contre le destin, son erreur est de nier les hommes. On ne peut tout détruire sans se détruire soi-même. C'est pourquoi Caligula dépeuple le monde autour de lui et, fidèle à sa logique, fait ce qu'il faut pour armer contre lui ceux qui finiront par le tuer. »

Dans cette écriture nous essayerons qu’au cours d'une analyse thématique et structurale signaler dans la pièce le schéma actantiel, les péripéties et les autres éléments de cette pièce de théâtre.

Exposition

Dans le premier acte l’écrivain, présent le monument où il fournit les informations nécessaires à la compréhension de l’action, il fait connaitre le protagoniste et les autres personnages, le sujet, le lieu et le temps où les événements et enfin et surtout le nœud se forment. À la fin de cet acte, le spectateur sait l’état passé et présent du protagoniste : Caligula et aussi les personnages secondaires comme les courtisans et les patriciens, les amis de Caligula, les relations entre eux et leurs réactions face au nœud.

Cette préface et cette présentation ont lieu en deux premières scènes grâce au dialogue entre les patriciens sur la mort de la sœur de Caligula et la disparition de Caligula. Dans ces deux scènes, notre Jugement et croyance à propos de Caligula est enfermés dans le cercle de son passé. C’est dans la troisième scène que Caligula entre au palais et avec une révolution d’allure, il commence à remplacer tout ce qu’on savait déjà par ses nouveaux comportements. Dans cette scène Caligula parait avec une apparence défait qui est le signe de son intérieur, il demande à Hélicon de lui apporter la lune (le signe d’impossibilité). C’est le temps du bouleversement de situation dans la pièce. Dès ce moment notre image à propos de caractère de protagoniste se change. Le nœud se fait dans ce moment. L’effet de suspension est créé ici. Comme Caligula commence à dire les choses qui sont contre d’image donnée par les patriciens avant de lui entrer. Il parle follement d’un besoin d’impossible. On tient a courent d’un changement d’allure. Mais on veut connaître le comment et le pourquoi d’arriver à ce besoin. Et s’il réussira. À la fin de la scène IV, Caligula est parti. Dans la scène V et VI Scipion et Caligula se présentent parfaitement. Scipion est un ami de Caligula qui l’aime beaucoup. Caesonia est une vieille maîtresse.

Dans la scène VI on se met au courent d’une très importante chose : « Je l'aime. Il était bon pour moi. Il m'encourageait et je sais par cœur certaines de ses paroles. Il me disait que la vie n'est pas facile, mais qu'il y avait la religion, l'art, l'amour qu'on nous porte. Il répétait souvent que faire souffrir était la seule façon de se tromper. Il voulait être un homme juste. » Dit Scipion. Ce dialogue illustre le caractère de Caligula.

Dans la scène VII Caligula entre dans le palais. Dans la scène VIII on est témoin de la première action sérieuse de Caligula vers son but nouveau, en effet la péripétie. Le moment où il dit à l’intendant : « tous les patriciens, toutes les personnes de l'Empire qui disposent de quelque fortune — petite ou grande, c'est exactement la même chose — doivent obligatoirement déshériter leurs enfants et tester sur l'heure en faveur de l'État. À raison de nos besoins, nous ferons mourir ces personnages dans l'ordre d'une liste établie arbitrairement. »

Dans l’acte suivant, la première scène, les dialogues qui se font entre Scipion, Cherea et Cœsonia et réaction de chacun face de la situation, font-nous connaitre mieux de caractère de Caligula aussi qu’eux-mêmes.

Une question, l'absurde

« L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde ». Dans cette phrase est concentrée la puissance d'un conflit, d'une confrontation qui supporte et emporte l'œuvre de Camus. Deux forces qui s'opposent : l'appel humain à connaître sa raison d'être et l'absence de réponse du milieu où il se trouve. L'homme vivant dans un monde dont il ne comprend pas le sens, dont il ignore tout, jusqu'à sa raison d'être.

L'homme absurde ne pourrait s'échapper de son état qu'en niant l'une des forces contradictoires qui le fait naître : trouver un sens à ce qui est ou faire taire l'appel humain. Or aucune de ces solutions n'est réalisable.

Une manière de donner du sens serait d'accepter les religions et les dieux. Or ces derniers n'ont pas d'emprise sur l'homme absurde. L'homme absurde se sent innocent, il ne veut faire que ce qu'il comprend et « pour un esprit absurde, la raison est vaine et il n'y a rien au-delà de la raison »

Une autre manière de trouver du sens serait d'en injecter : faire des projets, établir des buts, et par là même croire que la vie puisse se diriger. Mais à nouveau « tout cela se trouve démenti d'une façon vertigineuse par l'absurdité d'une mort possible ». En effet, pour l'homme absurde il n'y a pas de futur, seul compte l'ici et le maintenant.

Une réponse, la révolte

Il faut maintenir l'absurde, ne pas tenter de le résoudre, car l'absurde génère une puissance qui se réalise dans la révolte. C’est connaître notre destin fatal et néanmoins l'affronter, c'est l'intelligence aux prises avec le silence déraisonnable du monde, c'est le condamné à mort qui refuse le suicide. C'est pourquoi Camus écrit : « L'une des seules positions philosophiques cohérentes, c'est ainsi la révolte. Tout n'est pas permis dans la révolte, la pensée de Camus est humaniste, les hommes se révoltent contre la mort, contre l'injustice et tentent de « se retrouver dans la seule valeur qui puisse les sauver du nihilisme, la longue complicité des hommes aux prises avec leur destin.

Lait-motive :

La lune (impossibilité) qui existe tout au cours de l’histoire. C’est le désir de Caligula.

Une analyse structurale :

Preface :

Caligula arrive à cette pensée que :

  • Pour l’être humain, le bonheur, est impossible.
  • Les hommes essayent avec toutes ses forces de ne pas penser à cette vérité qu’ils ne sont pas heureux. Ils meurent sans savoir qu’ils n’avaient jamais heureux.

Caligula est contre d’auto-tromper. Donc :

Le sujet : Caligula

La quête :

· arriver à la liberté parfaite et pure par écarter les traditions et les coutumes sociales à la fin qu’il puisse montrer sans aucun trucage le monde naïf et vain par lequel l’homme est encerclé.

· Rachat de tous les auto-menteurs et auto-trompeurs.

Objet : obtenir à la liberté, l’impossibilité (la lune).

Destinateur : c’est une force morale : Caligula prend la conscience d’une vérité déchirante, de l'absurdité de la condition humaine. Et la raison que lui motive est s’échapper de cette situation :

Destinataire : le peuple de l’époque et de tous les siècles. Caligula fait tourmenter son peuple a bénéfice d’lui-même (peuple) : « CALIGULA, de même.

Ma volonté est de le changer. Je ferai à ce siècle le don de l'égalité. Et lorsque tout sera aplani, l'impossible enfin sur terre, la lune dans mes mains, alors, peut-être, moi-même je serai transformé et le monde avec moi, alors enfin les hommes ne mourront pas et ils seront heureux. » (Acte I, Scène XI)

Adjudant :

  • Hélicon, le valet et le confident de Caligula, toujours fidèle, sa seule raison d’obéir est le devoir. Il pense que : « le malheur c'est comme le mariage. On croit qu'on choisit et puis on est choisi. C’est comme ça, on n'y peut rien. » (Acte I, Scène I). Sa pensée s’adresse à une fatalité. Il est un valet, mais entre un fou et les vieilles coutumes du palais, il préfère être valet d’un fou. Dans sa fatalité donc, il y a un chois absoudre. Sa seule mission est trouver la lune (impossibilité). Il a été tué en essayant sauver Caligula avec toutes ses forces.
  • Caeusonia : elle est contre des affaires Caligula, mais comme elle l’aime, elle accepte lui obéir.

Opposant : les patriciens, Chèrea.

Obstacle : étant donné que le sujet (Caligula) est un roi et la pièce n’est pas une pièce fictive, on ne voit pas d’obstacles sérieux et difficile à passer dans cette pièce. On a les personnages assez coléreux, mais ils n’ont pas assez force pour montrer ses colères. Seulement dans l’acte II, scène II, les patriciens énervés des affaires de Caligula, sont réunis chez Chèrea pour trouver une solution pour tuer Caligula.

Paroxysme

Le paroxysme, le dénouement et la fin ont lieu simultanément dans le dernier acte. Quand le héros vient se voir dans le miroir et commence à faire un monologue. L’apogée de Caligula est synchrone avec effondrement de Caligula quand la folie vient tenir la place de la raison propre de Caligula. Au moment où le miroir, son double, se brise et il leur fait face à un rire fou.

Le temps et le lieu

Dans les actes I, III, IV, les événements ont lieu à palais royale de Caligula. Dans le deuxième, il se situe chez Chèrea. L’unité de temps donc, comme on voit n’est pas respecte.

L’histoire se passe pendant quelque moi, c’est à çà qu’on voit que l’unité du temps aussi n’est pas accepté.

Dilemme

On peut bien comparer le dilemme de cette pièce avec les dilemmes Cornéliens : à l'envers de la caractéristique de ceux de Corneille, que dans le conflit entre l’amour et l’honneur, c’est toujours l’honneur qui est conquérant, dans Caligula c’est l’amour qui gagne.

Dans ce cas le dilemme n’est plus sur le chemin de héros, mais il arrive à un personnage secondaire : Scipion. Celui qui est poète, représentant d’un penseur. Il sent dans son intérieur, les sentiments hybrides envers Caligula : la haine et l’amour. Il aime Caligula parce qu’il était bon pour moi. Il m'encourageait et je sais par cœur certaines de ses paroles. Il me disait que la vie n'est pas facile, mais qu'il y avait la religion, l'art, l'amour qu'on nous porte. Il répétait souvent que faire souffrir était la seule façon de se tromper. Il voulait être un homme juste. (Scipion, Acte1, scène VII) et malgré sa vie insupportable dans la cour, malgré les raisons mentionnées par premier patricien: Scipion, il a tué ton père (Acte 2, scène II), il dénie à lui participer dans l’assassinat de Caligula en lui disant : En tuant mon père, il a choisi pour moi (la même scène).

Dans la conversation entre Caesonia et Scipion ce dilemme se montre plus fort. La haine d’Scipion se révèle dans son plus haut degré quand il dit en réponse de Caesonia celle qui lui a interrogé la raison d’avouer son désir de se venger de son père chez elle-même qui est considéré comme un amour de Caligula et ennemi d’Scipion : Parce que je ne crains personne. Le tuer ou être tué, c'est deux façons d'en finir. (Acte II, Scène XII) et lorsqu’il répond Caesonia dans la même scène : ce que j'ai de meilleur en moi, c'est ma haine.

La raison de ce comportement de Scipion se mention par Caligula : « Peut-être parce que nous aimons les mêmes vérités. » et aussi par Scipion lui-même : « puisque tout prend en moi le visage de l'amour ! » (Acte II, scène XIV)

Dénouement :

Caligula met en scène la figure historique d'un empereur romain. Tous ceux qui sont autour de Caligula ont commun dans cette pensée que la raison de révolte de Caligula est la mort de sa sœur celle qui était aussi sa maîtresse, mais en effet ce n’était pas la mort qui pousse Caligula vers cette énorme révolte. Cette indignation prendre sa source du passé. Il faut chercher la raison dans le passé avant la mort de Drusilla. Le temps où Caligula prend la conscience d’une vérité déchirante, de l'absurdité de la condition humaine : l’amour est une sorte de dérisoire qui meurt à coup de destin. « L'amour ne m'est pas suffisant, c'est cela que j'ai compris alors […] Drusilla vieille, c'était bien pis que Drusilla morte. » dit Caligula (Acte IV, Scène XIII) c’est à ça qu’il entre dans une révolte métaphysique. Dès lors, il entreprend de jouer lui-même le rôle du destin : il détruit et tue tout autour de lui. Il espère qu'ainsi les hommes prendront conscience de l'horreur de leur condition et se révolteront, en se révoltant contre lui. Ce geste de libération, il l'attend d'Hélicon, son ami d'enfance. Voici le dénouement de la pièce que se révèle dans dernier acte dans un monologue (Acte IV, Scène XIV).

CALIGULA

Caligula ! Toi aussi, toi aussi, tu es coupable. Alors, n'est-ce pas, un peu plus, un peu moins! Mais qui oserait me condamner dans ce monde sans juge, où personne n'est innocent ! (Avec tout l'accent de la détresse, se pressant contre le miroir.) Tu le vois bien, Hélicon n'est pas venu. Je n'aurai pas la lune. Mais qu'il est amer d'avoir raison et de devoir aller jusqu'à la consommation. Car j'ai peur de la consommation. Des bruits d'armes ! C'est l'innocence qui prépare son triomphe. Que ne suis-je à leur place ! J'ai peur. Quel dégoût, après avoir méprisé les autres, de se sentir la même lâcheté dans l'âme. Mais cela ne fait rien. La peur non plus ne dure pas. Je vais retrouver ce grand vide où le cœur s'apaise. Il recule un peu, revient vers le miroir. Il semble plus calme. Il recommence à parler, mais d'une voix plus basse et plus concentrée. Tout a l'air si compliqué. Tout est si simple pourtant. Si j'avais eu la lune, si l'amour suffisait, tout serait changé. Mais où étancher cette soif? Quel cœur, quel dieu auraient pour moi la profondeur d'un lac? (S'agenouillant et pleurant.) Rien dans ce monde, ni dans l'autre, qui soit à ma mesure. Je sais pourtant, et tu le sais aussi (il tend les mains vers le miroir en pleurant), qu'il suffirait que l'impossible soit. L'impossible ! Je l'ai cherché aux limites du monde, aux confins de moi

Il recommence à parler, mais d'une voix plus basse et plus concentrée.

CALIGULA :

Tout a l'air si compliqué. Tout est si simple pourtant. Si j'avais eu la lune, si l'amour suffisait, tout serait changé. Mais où étancher cette soif? Quel cœur, quel dieu auraient pour moi la profondeur d'un lac? (S'agenouillant et pleurant:)Rien dans ce monde, ni dans l'autre, qui soit à ma mesure. Je sais pourtant, et tu le sais aussi (il tend les bras vers le miroir en pleurant), qu'il suffirait que l'impossible soit. L'impossible! Je l'ai cherché aux limites du monde, aux confins de moi-même. J'ai tendu mes mains, (criant :) je tends mes mains et c'est toi que je rencontre, toujours en face de moi, et je suis pour toi plein de haine. Je n'ai pas pris la voie qu'il fallait, je n'aboutis à rien. Ma liberté n'est pas la bonne. Hélicon! Hélicon! Rien! rien encore. Oh, cette nuit est lourde! Hélicon ne viendra pas : nous serons coupables à jamais! Cette nuit est lourde comme la douleur humaine.

Des bruits d'armes et des chuchotements s'entendent en coulisse.

HÉLICON, surgissant au fond.

Garde-toi, Caïus ! Garde-toi !

Une main invisible poignarde Hélicon. Caligula se relève, prend un siège bas dans la main et approche du miroir en soufflant. Il s'observe, simule un bond en avant et, devant le mouvement symétrique de son double dans la glace, lance son siège à toute volée en hurlant :

CALIGULA

À l'histoire, Caligula, à l'histoire. Le miroir se brise et, dans le même moment, par toutes les issues, entrent les conjurés en armes. Caligula leur fait face, avec un rire fou. Le vieux patricien le frappe dans le dos, Cherea en pleine figure. Le rire de Caligula se transforme en hoquets. Tous frappent. Dans un dernier hoquet, Caligula, riant et râlant, hurle

Je suis encore vivant !

Théâtre dans le théâtre

Cet aspect, c’est un de plus fréquents aspects de cette pièce. Caligula est toujours en train de jouer un rôle. Parfois c’est devant le public en accompagnant beaucoup de bruits pour attirer les attentions. Comme celui qu’il a joué le rôle de Venus déesse des douleurs et de la danse. Un être féminin joué par Caligula, un masculin, le rends un rôle vain, drôle et en même temps symbolique. Et parfois avoir joué le rôle est courent dans sa vie individuelle. Ex : Acte II, Scène XIV où après avoir caressé Scipion, il a brusquement entendu qu’il joue un rôle et tout d’un coup, il se plaint et il lui hait.

Cet aspect veut montrer une vérité symbolique : tous les gens portent un masque pendant qu’ils suivent ce cycle vain de la vie.

Les didascalies dans Caligula ou la représentation d’un théâtre de la cruauté

Caligula de Camus est sous le signe de la théâtralité non seulement par ses thèmes et son dispositif de théâtre dans le théâtre, mais aussi par le souci constant du dramaturge d’élaborer dans ses didascalies un texte-partition doué d’une virtualité scénique très forte. Le pouvoir absolu de Caligula met en scène la violence exercée par l’empereur sur les corps. Les nombreuses didascalies de la pièce jouent ainsi le rôle de matrices de représentativité en donnant à voir un spectacle cruel, précisément orchestré par le dramaturge. Si pour certains ces indications scéniques « passent malaisément la rampe » ou n’ont pas de nécessité dramatique, le spectacle de la violence proche de la cruauté du théâtre sénéquéen et élisabéthain inscrit la pièce dans le sillage de Nietzsche et d’Artaud. L’exaltation dionysiaque et l’excès sont pour Nietzsche le seul moyen pour l’homme de venir à bout de la souffrance engendrée par la découverte de la condition absurde. Les didascalies placent en effet la violence de Caligula sous le signe de la théâtralité et de l’ironie cruelle. L’empereur artiste qui confond l’art et la vie parodie de la sorte la cruauté ironique des dieux : l’artiste supérieur transforme son œuvre en meurtre. Dans cette perspective, on rencontre des didascalies problématiques qui n’ont pas vocation à être directement transposées sur scène. C’est le cas des didascalies ironiques qui semblent superposer les voix du didascale et celle du personnage de Caligula, deux instances énonciatrices a priori distinctes. Le didascale semble alors devenir le double de Caligula, créateur à la fois sublime et grotesque qui réalise un « lyrisme inhumain » et ironique. Camus propose ainsi un théâtre organique qui donne chair à la cruauté métaphysique selon la perspective d’Artaud. Caligula, artiste monstrueux qui se fait peste réalise le vœu artaudien du théâtre et son double. Ce dédoublement qui se révèle en utilisant du miroir.

Conclusion

Caligula est l'histoire d'un suicide interféré. C'est l'histoire des erreurs la plus humainement et la plus tragiquement retranscrite. Être infidèle à l'humain pour cause d'excessive fidélité à soi, Caligula consent à mourir après avoir compris qu'on ne peut se sauver seul et qu'on ne peut être libre contre les autres.

Le désir de révolter et de nier brutalement le monde tel que ce soit, sont les concepts constituants la pensée et les œuvres de Camus. Il rejette la situation naturelle et fatale de l’homme ainsi qu’acceptation des masques sociaux, car la société fait emprisonner l’homme à la chaine de devoir écartant l’homme d’être originale. Malgré tous les différances existées entre Sartre et Camus, ces deux écrivains suivent ces deux idées communes :

1- rejeter toutes les choses offertes par la société qui fait envisager l’homme à ce dilemme affreux entre ce que la société lui impose comme un rôle social et ce qu’il personnellement veut. Dans cette errance, l’homme doit choisir entre mentir à soi-même ou à la société.

2- rejeter tous ceux qui sont considérés comme le destin et la fatalité.

Ainsi que les autres œuvres de Camus comme : (La Mort heureuse, roman (1971), Le Malentendu, pièce en III actes (1944), La Peste, récit (1947 ; Prix de la critique en 1948), L'Étranger, roman (1942) ; Caligula également est construit au tour de thématique de la mort. Dans « la peste », le peuple meurt par la peste ; dans l’étranger un arabe a été tué par personnage principal Meursault ; dans Le Malentendu, un gars s’élimine par sa mère et sa sœur et à la fin dans Caligula, le peuple innocent a été sacrifié d’une sorte de l’absurdité qui fait encercler le roi, celui qui est représentant de l’humanité, qui ne sent que la vanité, qui porte cette conception que « les hommes meurent tandis qu’ils ne sont pas heureux.» Ce roi qui a été assassiné à son tour par les mains de cette humanité. La pièce commence avec la mort de Drusilla, se continu avec l’assassinat des hommes et se termine en mort de Caligula. En effet c’est la mort qui vit dans cette pièce.

9 commentaires:

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  2. belle analyse mais il y a pas mal de faute de frappe

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  3. Je viens de lire l’œuvre et toutes ces informations sont très intéressantes pour interpréter la pensée qui est retranscrite. Merci à vous :)

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  4. tu est très chouette,une très parfaite analyse que tu me rend soif de ne plu jouer même une acte de cette livre avec toi sur sienne.

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  5. Merci d'avoir éclairé cette pièce.

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  6. Je n'ai pas saisi le propos de ce commentaire. Expliquez-nous!

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  7. Bonne analyse mais il faut apprendre à écrire français...

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